Estela Ocampo – Primitivisme et performances féministes
Estela Ocampo – Primitivisme artistique et performances féministes
Résumé de l’article – Pour l’esprit colonialiste du XIXe siècle, le «monde noir» était associé à une sexualité débridée. En métropole, son équivalent était la femme sexuée, la prostituée. Au début du XXe siècle, ce duo prostituée/colonisée sert d’élément de confrontation. Les femmes artistes (Hannah Höch, Carole Schneemann, Ana Mendieta, Louise Bourgeois, Guerrilla Girls), avec une intention féministe, utilisent principalement le primitivisme dans leur critique des stéréotypes et pour une affirmation de la création.
Mots clefs
XXe siècle, stéréotypes, femme, sexualité, féminisme, performance

Edouard Manet, Olympia (1863)

Pablo Picasso, Olympia (1901)

Hannah Höch, Fremde Schönheit [Étrange beauté] (1929)

Hannah Höch, Die Braut [la Mariée] (v. 1933)

Anna Mendieta, Siluetas (1980)

Carolee Schneemann, Infinity Kisses II (1981)

François-Jacques Moulin, L’Odalisque et son esclave (1853)

Hannah Höch, Fremde Schönheit II [Étrange beauté] (1966)

Hannah Höch, Liebe in busch [l’Amour dans la brousse] (1925)

The Guerrilla Girls, Affiche (1985)
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Estela Ocampo est professeure à l’université Pompeu Fabra de Barcelone, où elle enseigne la théorie de l’art. Elle s’intéresse plus particulièrement aux arts précolombiens et aux objets dits «primitifs» qu’elle approche avec les théories de l’art contemporain. Ses recherches mettent en lien artistes modernistes et productions contemporaines, actualisant ainsi la notion de primitivisme. Elle a entre autres publié l’essai El fetiche en el museo. Aproximación al arte primitivo (Madrid, Alianza International, 2011) et «Contemporary Artists on Colonial Museums» (Boletín de Arte nº 37, Málaga, Universidad de Málaga, 2006, p. 35-47).